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Réalisé par Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.
Quand on parle de violences sexuelles, on pense souvent aux femmes victimes. Si les femmes sont effectivement les premières victimes adultes de violences sexuelles, on peut rappeler que les hommes peuvent aussi être victimes de ces violences. Les auteurs de ces violences peuvent d’ailleurs être des femmes comme des hommes, que les victimes soient des femmes ou des hommes.
Maintenant, quelles représentations avons-nous des hommes qui agressent sexuellement des femmes ?
On pense souvent à un inconnu, débordé par ses pulsions sexuelles, qui viole une femme dans une ruelle sombre, la nuit. Ça existe, en particulier dans les grandes villes, mais ce n’est pas la situation que l’on rencontre le plus. Les auteurs de violences sexuelles sont en fait rarement des inconnus. Ce sont souvent des hommes du cercle proche.
Le plus souvent, les violences sexuelles dont les femmes sont victimes ont lieu au sein de leur couple. On appelle ça les violences conjugales Dans la réalité, on devrait plutôt dire ex-conjugales, puisque les violences surviennent souvent lors d’une séparation, entre une femme et un homme qui sont déjà dans une relation toxique, qui peut ne pas être violente dans les gestes, au départ, mais qui est souvent violente dans les mots, qui est souvent conflictuelle. Et l’acte sexuel violent vient alors maintenir l’autre dans un lien d’asservissement, de domination, de pouvoir.
Les violences sexuelles surviennent donc rarement d’emblée, il y a souvent un terrain propice à cela, une sorte d’aveuglement où on ne voit pas venir le danger.
Et contrairement à ce que l’on pense, c’est rarement un débordement sexuel, un désir non maîtrisé.
D’ailleurs, pour les violences sexuelles dont les femmes sont victimes hors du couple, c’est la même chose. Il peut y avoir quelque chose de l’ordre d’une sexualité qui ne serait pas contenue, mais il y peut également y avoir d’autres enjeux, qui dépassent à proprement parler la sexualité, mais qui sont plus de l’ordre du lien de domination.
Que le déclencheur soit l’alcool, une drogue, une ambiance festive, il y a rarement une seule et unique explication à une agression sexuelle.
Voilà pourquoi les auteurs se ressemblent rarement dans leur profil social : on imagine souvent des hommes rustres, un peu limités intellectuellement, ou bien des hommes très installés socialement, dans une toute-puissance, des patrons ou des personnalités abusant de leur statut, de leur autorité. La réalité est évidemment beaucoup plus large que ça, et les hommes auteurs de violences sexuelles sur des femmes ne se limitent pas à ces deux stéréotypes-là.