Mineur en danger – 1/4 Recueillir la parole de l’enfant ►


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Avec Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Réalisé par Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.

Dans cette vidéo, nous allons voir rapidement comment recueillir les révélations d’un enfant qui a peut-être été victime de violences sexuelles.

Lorsqu’un enfant est victime de tels actes, bien souvent, il n’a pas les mots pour en parler. C’est par son comportement qu’il alerte les adultes.

Il pourra, par exemple, avoir des comportements sexuels problématiques. Nous avons écrit un guide sur ce sujet, pour vous aider à repérer les situations qui nécessitent une aide professionnelle.

Il arrive cependant qu’un enfant parvienne à dire qu’il a été victime. Dans ce cas, l’adulte devra recueillir la parole de cet enfant pour la transmettre aux autorités compétentes, afin de le protéger.

Pour recueillir la parole d’un enfant ou d’un adolescent, il convient avant tout de prendre le temps de l’écouter.

Évitez de questionner l’enfant, ou de le relancer dans son récit.

Évitez les questions fermées, ou les suppositions.

Ne reformulez pas non plus sa parole, et n’interprétez pas ses propos.

Encore une fois, vous devez avoir en tête un objectif, qui est de transmettre aux autorités une parole aussi intacte que possible.

À partir du moment où l’enfant vous a donné une information laissant penser qu’il est victime de violence, votre devoir, c’est d’avertir les autorités compétentes par un signalement. Inutile d’aller plus loin. Écouter, ce n’est pas enquêter ! Ne cherchez pas de preuves de ce que l’enfant vous dit. En questionnant l’enfant, vous risquez de compromettre le travail d’investigation qui sera mené par des professionnels.

Lors du signalement, vous devrez essayer de retranscrire aussi fidèlement que possible les propos de l’enfant, sans les interpréter. Le signalement consiste à citer l’enfant, et non le paraphraser. Par exemple, vous ne direz pas « cet enfant m’a dit que son frère l’avait agressé », mais « l’enfant m’a dit — deux points ouvrez les guillemets  mon grand frère m’a fait ça ».

Il est important d’être à l’écoute d’un enfant qui se confie. Évitez donc de sortir votre téléphone pour enregistrer, l’enfant sentira que vous n’êtes pas disponible pour accueillir ses propos.

Si un enfant ou un adolescent présente des marques sur le corps, ce n’est pas à vous de le déshabiller pour prendre des photos. Des constatations devront être effectuées rapidement par des professionnels d’une unité médico-judiciaire, afin qu’un document légal soit établi. Ce document facilitera et accélérera la protection du mineur.

S’il vous demande de ne répéter à personne ses propos, ne lui promettez pas de garder le secret. Expliquez-lui qu’il est obligatoire pour tous les adultes de protéger les enfants en signalant ces faits aux autorités, car c’est la loi.

Remerciez-le de vous avoir fait confiance, et félicitez-le d’avoir eu le courage de parler. Il est important que l’enfant ou l’adolescent sache qu’il a eu raison de demander de l’aide à un adulte, que les adultes sont là pour le protéger.

Si vous pensez que l’enfant ou l’adolescent est en danger immédiat, appelez les forces de l’ordre. Dans les autres cas, faites dès que possible un signalement aux autorités, en appelant le 119 ou en envoyant une information préoccupante. Consultez nos vidéos pour savoir comment faire.

Si vous souhaitez sensibiliser vos collègues et vos proches, vous pouvez télécharger notre dépliant sur le signalement d’un mineur en danger.