Récidive ►


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Avec Benoît Le Dévédec, juriste au CRIAVS Île-de-France.
Réalisé par Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.

Ce que l’on appelle « récidive », en droit pénal, ce n’est pas la récidive dont on parle dans le langage courant. Cette « récidive-là » répond à des règles strictes et complexes.

Pour qu’il y ait récidive au sens juridique, il faut qu’une personne soit condamnée pour une infraction, et qu’elle commette une nouvelle infraction dans un certain délai.

Par exemple, une personne a commis un viol. Elle est condamnée, va en prison pendant un certain temps, puis ressort. Si cette personne commet une exhibition sexuelle dans les 5 ans suivant sa sortie de prison, on parlera de récidive légale, même si l’infraction n’est pas la même.

En fonction des situations, pour que l’on parle de récidive, il faut que la nouvelle infraction soit identique à la première, ou qu’elle en soit proche, et dans d’autres cas, on parlera de récidive même si la seconde infraction est totalement différente de la première.

Lorsque quelqu’un commet une infraction en récidive, il pourra être condamné à une peine plus lourde qu’en l’absence de récidive. Par exemple, la personne qui commet en récidive une exhibition sexuelle pourra être punie de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende, alors que quelqu’un qui aurait commis cette même infraction pour la première fois encourt 1 an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.

Y a-t-il plus de violences sexuelles aujourd’hui qu’avant ? ►


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Avec Chloé Teyssier Danguy, psychologue clinicienne au CRIAVS Île-de-France.
Réalisé par Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.

On entend de plus en plus parler de violences sexuelles dans les médias. Pour autant, est-ce que cela signifie qu’il y en a plus qu’avant ?

Les violences sexuelles existaient bien il y a cinquante ans, seulement, c’était un sujet tabou, et il n’était pas question d’en parler en public ou à la télévision.
Aujourd’hui, les médias abordent plus librement le sujet, et on constate une libération de la parole des victimes.

Du côté des statistiques, on constate une nette augmentation des dépôts de plainte. Entre 2017 et 2018, le ministère de l’Intérieur nous dit que les plaintes pour viol ont augmenté de près de 17% et celles pour agression sexuelle ont bondi d’environ 20%. On peut probablement considérer que c’est un des effets de #metoo.

Déjà, l’année précédant, les plaintes pour violences sexuelles avaient augmenté de 11%.

On voit donc une courbe qui n’arrête pas de monter. Et on peut penser, à première vue, que le nombre de violences sexuelles ne cesse lui aussi d’augmenter, d’année en année.

Mais attention à ne pas interpréter trop vite ces chiffres. Ils viennent seulement nous dire, et c’est déjà beaucoup, que de plus en plus de victimes parviennent à faire la difficile démarche du dépôt de plainte.

Mais dans les faits, on ne sait pas s’il y a plus ou moins de violences sexuelles, mais on peut espérer que le fait d’en parler sensibilise de plus en plus de gens, et limite ainsi le nombre d’auteurs et de victimes de violences sexuelles.

On parlait il y a quelques années d’une victime sur dix ou onze qui faisait la démarche d’aller déposer plainte. On sait aujourd’hui que cette proportion augmente, et ça, c’est une bonne nouvelle.

Est-ce que les auteurs de violences sexuelles récidivent ? ►


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Avec Chloé Teyssier Danguy, psychologue clinicienne au CRIAVS Île-de-France.
Réalisé par Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.

On pense souvent que les auteurs de violences sexuelles recommenceront forcément, c’est-à-dire que quelqu’un qui a déjà fait une victime en fera presque systématiquement une autre. On parle alors de « récidive ».

Il faut différencier deux choses : la répétition d’un acte, et ce que la justice appelle « récidive ».

Concernant la récidive légale, on a une vidéo qui vous explique ça en détail. Pour qu’il y ait récidive au sens juridique, il faut qu’une personne soit condamnée une première fois pour une infraction, et qu’elle commette une nouvelle infraction du même type dans un certain délai.

Du côté de la justice, donc, les auteurs de violences sexuelles récidivent rarement. C’est-à-dire qu’une personne qui a été condamnée pour une agression sexuelle va rarement recommencer. Lorsque des violences sexuelles ont lieu au sein de la famille, c’est même encore plus rare qu’un auteur récidive.

Dans le langage courant, hors du cadre légal, c’est différent. On parle de récidive lorsqu’une personne répète un acte.

On a peu d’éléments qui nous permettent de savoir si les auteurs de violences sexuelles répètent leurs actes.

On sait cependant que la majorité avait des comportements sexuels inappropriés, avait déjà des fantasmes de sexualité violente, et souvent depuis leur adolescence.

Dans la presse, on entend souvent parler d’affaires terribles où un auteur de violences sexuelles a fait de nombreuses victimes. Mais on sait que les affaires les plus médiatisées sont très rarement représentatives de la réalité. Il serait donc hasardeux de tirer des conclusions hâtives.

La vérité, c’est qu’on ne connait pas la proportion d’auteurs de violences sexuelles qui répètent leurs actes.

Qui sont les agresseurs sexuels de femmes ? ►


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Avec Chloé Teyssier Danguy, psychologue clinicienne au CRIAVS Île-de-France.
Réalisé par Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.

Quand on parle de violences sexuelles, on pense souvent aux femmes victimes. Si les femmes sont effectivement les premières victimes adultes de violences sexuelles, on peut rappeler que les hommes peuvent aussi être victimes de ces violences. Les auteurs de ces violences peuvent d’ailleurs être des femmes comme des hommes, que les victimes soient des femmes ou des hommes.

Maintenant, quelles représentations avons-nous des hommes qui agressent sexuellement des femmes ?

On pense souvent à un inconnu, débordé par ses pulsions sexuelles, qui viole une femme dans une ruelle sombre, la nuit. Ça existe, en particulier dans les grandes villes, mais ce n’est pas la situation que l’on rencontre le plus. Les auteurs de violences sexuelles sont en fait rarement des inconnus. Ce sont souvent des hommes du cercle proche.
Le plus souvent, les violences sexuelles dont les femmes sont victimes ont lieu au sein de leur couple. On appelle ça les violences conjugales Dans la réalité, on devrait plutôt dire ex-conjugales, puisque les violences surviennent souvent lors d’une séparation, entre une femme et un homme qui sont déjà dans une relation toxique, qui peut ne pas être violente dans les gestes, au départ, mais qui est souvent violente dans les mots, qui est souvent conflictuelle. Et l’acte sexuel violent vient alors maintenir l’autre dans un lien d’asservissement, de domination, de pouvoir.
Les violences sexuelles surviennent donc rarement d’emblée, il y a souvent un terrain propice à cela, une sorte d’aveuglement où on ne voit pas venir le danger.

Et contrairement à ce que l’on pense, c’est rarement un débordement sexuel, un désir non maîtrisé.

D’ailleurs, pour les violences sexuelles dont les femmes sont victimes hors du couple, c’est la même chose. Il peut y avoir quelque chose de l’ordre d’une sexualité qui ne serait pas contenue, mais il y peut également y avoir d’autres enjeux, qui dépassent à proprement parler la sexualité, mais qui sont plus de l’ordre du lien de domination.

Que le déclencheur soit l’alcool, une drogue, une ambiance festive, il y a rarement une seule et unique explication à une agression sexuelle.

Voilà pourquoi les auteurs se ressemblent rarement dans leur profil social : on imagine souvent des hommes rustres, un peu limités intellectuellement, ou bien des hommes très installés socialement, dans une toute-puissance, des patrons ou des personnalités abusant de leur statut, de leur autorité. La réalité est évidemment beaucoup plus large que ça, et les hommes auteurs de violences sexuelles sur des femmes ne se limitent pas à ces deux stéréotypes-là.

Qui sont les agresseurs sexuels d’enfants ? ►


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Avec Chloé Teyssier Danguy, psychologue clinicienne au CRIAVS Île-de-France.
Réalisé par Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.

Les enfants sont les premières victimes de violences sexuelles. Les petites filles, comme les petits garçons sont concernés.

Maintenant, qui sont les auteurs de ces violences ?

Dans les années 80, on avait la représentation du vieux monsieur avec son long pardessus qui propose des bonbons à la sortie de l’école. Dans les années 90, suite à l’affaire Dutroux, la représentation du violeur devient celle du prédateur qui enlève des enfants avec sa camionnette blanche. Ces deux représentations sont évidemment totalement décalées de ce qu’était la réalité à cette époque.
Aujourd’hui, il reste encore des traces de ces mauvaises représentations, qui n’aident absolument pas à repérer les victimes ou les auteurs de ces violences.
Pervers, manipulateurs, prédateurs, monstres, ces mots-là ne sont pas très aidants.

D’abord, si la majorité des auteurs de violences sur les enfants sont des hommes, les enquêtes les plus récentes font apparaître qu’une fois sur cinq, lorsqu’un enfant est victime, l’auteure est une femme. Et contrairement aux idées reçues, la plupart du temps, ces violences ne sont pas alors commises en complicité avec un homme, mais par une femme seule.

Ensuite, les auteurs de violences sexuelles ne sont pas toujours des adultes. D’ailleurs, lorsqu’un mineur est victime, près d’une fois sur deux l’agresseur a lui-même moins de 18 ans.

On imagine aussi souvent un célibataire, isolé, qui a des difficultés avec les femmes. Pourtant, lorsque les auteurs sont des hommes adultes, ils sont souvent en couple, parfois pères de famille, bien insérés socialement.

Il est également rare que les auteurs de ces violences mettent en place des stratégies pour parvenir à leurs fins. La plupart du temps, ces violences surviennent dans une relation entre un adulte et un enfant, où l’adulte ne respecte pas l’intégrité et l’intimité de cet enfant et lui fait du mal sans toujours en avoir conscience. Il ne voit plus l’enfant comme un enfant, mais comme un égal qui partage les mêmes désirs que lui.

Enfin, pour revenir à nos clichés de départ, le vieux monsieur ou la camionnette, il est rare que ce soit des inconnus. L’immense majorité des auteurs sont des personnes proches ou très proches de l’enfant victime, et plus de la moitié du temps, ce sera quelqu’un de sa famille. Voilà qui vient bousculer beaucoup de nos idées reçues.

Qui sont les victimes de violences sexuelles ? ►


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On a plein de représentations concernant les victimes de violences sexuelles. On pense souvent à des femmes violées dans des ruelles sombres au milieu de la nuit. Ça existe, mais c’est loin d’être une généralité.

D’abord, les premières victimes de violences sexuelles, ce sont les enfants. Et pas que les petites filles. Les petits garçons aussi sont victimes de violences sexuelles. Avant l’âge de 13 ans, on pense même que c’est à peu près dans les mêmes proportions.

Parmi toutes les victimes de violences sexuelles de moins de 18 ans, la moitié a moins de 11 ans. Et les tout-petits sont également victimes de violences sexuelles. Une fois sur cinq, c’est avant l’âge de 6 ans.

Maintenant, du côté des adultes victimes de violences sexuelles.

Comme je le disais, on a parfois en tête une jeune femme seule, qui sort de boîte de nuit, habillée sexy, et qui va faire une mauvaise rencontre.

Les vêtements n’ont rien à voir avec le fait d’être agressé ou pas. Il n’y a pas plus de victimes en décolleté qu’en col roulé.

Les agresseurs sont d’ailleurs rarement des inconnus. Ça arrive, évidemment, mais ce qui est le plus rapporté aux autorités, ce sont les violences subies par des femmes, commises par des hommes, et très souvent, par leur propre compagnon, ou ex-compagnon. Les violences conjugales.

Enfin les hommes aussi peuvent être victimes de violences sexuelles, mais on pense qu’ils vont moins souvent porter plainte.

On constate qu’il y a malgré tout de plus en plus de dépôts de plainte pour violences sexuelles. C’est certainement à mettre en lien avec le regard que la société porte sur ces violences, et qui permet aux victimes de faire cette difficile démarche.

Où ont lieu les violences sexuelles sur les enfants ? ►


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On a tendance à s’imaginer beaucoup de choses concernant les violences sexuelles sur les enfants. Parfois, ces idées ne nous aident pas à repérer les situations problématiques.

Par exemple, quand on parle du lieu où ça se passe. On croit que les violences sexuelles se passent dans la rue, et quand on parle d’enfant, on pense tout de suite à l’école, au centre aéré, bref, à tous les lieux où ils se rendent quotidiennement.

Pourtant, les violences sexuelles sur les enfants, elles ont le plus souvent lieu au domicile même de l’enfant, dans sa maison.

Et d’ailleurs, presque toujours, l’auteur de cette violence, c’est un membre de sa famille : un parent, un frère, une sœur, un neveu, une nièce, un oncle, une tante… On parle alors d’inceste.

La loi punit plus sévèrement les violences sexuelles commises par un membre de la famille de l’enfant. Les attouchements sexuels, par exemple, sont punis de 10 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende lorsqu’ils sont commis par un ascendant. Le viol d’une personne de moins de 15 ans ou d’un mineur de sa propre famille est un crime puni de 20 ans de prison.

On imagine aussi que ces violences, elles ont plus fréquemment cours dans les familles démunies sur le plan social, financier, bref, dans les familles pauvres. Ce n’est pas le cas. En fait, on retrouve des violences sexuelles sur les enfants dans tous les milieux sociaux, peu importe l’origine, la religion, la situation financière, le niveau d’éducation des parents…

Maintenant, y a-t-il plus ou moins de violences sexuelles en France, par rapport aux autres pays ?
On sait seulement que les violences sexuelles sur les enfants existent dans le monde entier, mais on n’a pas une idée précise nous permettant de comparer le nombre de victimes d’un pays à l’autre.
Par contre, ce que l’on sait, c’est que dans plusieurs pays, le tabou est tel que les autorités nient cette réalité. Dans les zones en guerre notamment, leur nombre atteint des proportions effarantes. Le viol est même souvent considéré comme la première arme de guerre utilisée dans le monde, avec toutes les conséquences terribles que l’on connait.