Mineur en danger – 1/4 Recueillir la parole de l’enfant ►


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Avec Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Réalisé par Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.

Dans cette vidéo, nous allons voir rapidement comment recueillir les révélations d’un enfant qui a peut-être été victime de violences sexuelles.

Lorsqu’un enfant est victime de tels actes, bien souvent, il n’a pas les mots pour en parler. C’est par son comportement qu’il alerte les adultes.

Il pourra, par exemple, avoir des comportements sexuels problématiques. Nous avons écrit un guide sur ce sujet, pour vous aider à repérer les situations qui nécessitent une aide professionnelle.

Il arrive cependant qu’un enfant parvienne à dire qu’il a été victime. Dans ce cas, l’adulte devra recueillir la parole de cet enfant pour la transmettre aux autorités compétentes, afin de le protéger.

Pour recueillir la parole d’un enfant ou d’un adolescent, il convient avant tout de prendre le temps de l’écouter.

Évitez de questionner l’enfant, ou de le relancer dans son récit.

Évitez les questions fermées, ou les suppositions.

Ne reformulez pas non plus sa parole, et n’interprétez pas ses propos.

Encore une fois, vous devez avoir en tête un objectif, qui est de transmettre aux autorités une parole aussi intacte que possible.

À partir du moment où l’enfant vous a donné une information laissant penser qu’il est victime de violence, votre devoir, c’est d’avertir les autorités compétentes par un signalement. Inutile d’aller plus loin. Écouter, ce n’est pas enquêter ! Ne cherchez pas de preuves de ce que l’enfant vous dit. En questionnant l’enfant, vous risquez de compromettre le travail d’investigation qui sera mené par des professionnels.

Lors du signalement, vous devrez essayer de retranscrire aussi fidèlement que possible les propos de l’enfant, sans les interpréter. Le signalement consiste à citer l’enfant, et non le paraphraser. Par exemple, vous ne direz pas « cet enfant m’a dit que son frère l’avait agressé », mais « l’enfant m’a dit — deux points ouvrez les guillemets  mon grand frère m’a fait ça ».

Il est important d’être à l’écoute d’un enfant qui se confie. Évitez donc de sortir votre téléphone pour enregistrer, l’enfant sentira que vous n’êtes pas disponible pour accueillir ses propos.

Si un enfant ou un adolescent présente des marques sur le corps, ce n’est pas à vous de le déshabiller pour prendre des photos. Des constatations devront être effectuées rapidement par des professionnels d’une unité médico-judiciaire, afin qu’un document légal soit établi. Ce document facilitera et accélérera la protection du mineur.

S’il vous demande de ne répéter à personne ses propos, ne lui promettez pas de garder le secret. Expliquez-lui qu’il est obligatoire pour tous les adultes de protéger les enfants en signalant ces faits aux autorités, car c’est la loi.

Remerciez-le de vous avoir fait confiance, et félicitez-le d’avoir eu le courage de parler. Il est important que l’enfant ou l’adolescent sache qu’il a eu raison de demander de l’aide à un adulte, que les adultes sont là pour le protéger.

Si vous pensez que l’enfant ou l’adolescent est en danger immédiat, appelez les forces de l’ordre. Dans les autres cas, faites dès que possible un signalement aux autorités, en appelant le 119 ou en envoyant une information préoccupante. Consultez nos vidéos pour savoir comment faire.

Si vous souhaitez sensibiliser vos collègues et vos proches, vous pouvez télécharger notre dépliant sur le signalement d’un mineur en danger.

Mineur en danger – 2/4 Le signalement au 119 ►


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Avec Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Réalisé par Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.

Que faire lorsque vous pensez ou que vous savez qu’un enfant ou un adolescent est en danger ?

En France, la loi dit que toute personne témoin ou soupçonnant un mineur en danger ou risquant d’être en danger doit obligatoirement signaler les faits aux autorités.

Ce n’est pas une possibilité, c’est une obligation. Si vous ne le faites pas, vous encourrez jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

En fonction de l’imminence du danger ou de la situation, plusieurs options s’offrent à vous.

Regardons les choses en fonction du niveau d’urgence.

D’abord, si un enfant ou un adolescent est en grand danger, vous devez, bien entendu, appeler les forces de l’ordre : la Police ou la Gendarmerie. Par exemple, un enfant vous dit qu’il a peur de rentrer chez lui parce qu’il se fait frapper par ses parents. Vous appelez les forces de l’ordre. En aucun cas vous ne devez prendre cet enfant chez vous sans l’autorisation de ses parents, car c’est une infraction. Les forces de l’ordre sont joignables par téléphone au 17, et pour les personnes sourdes et malentendantes au 114 en visio ou par écrit.

Maintenant, s’il n’y a pas de danger immédiat pour la sécurité du mineur, vous pouvez contacter les services de protection de l’enfance. Si vous êtes au contact de ce mineur dans le cadre de votre profession, parce que vous êtes par exemple enseignant ou animateur, vous devez faire une information préoccupante. Je vous invite à consulter notre vidéo dédiée à l’information préoccupante, qui détaille tout le processus à suivre, étape par étape.

Si vous êtes un proche de l’enfant, un voisin, un parent, un ami, vous pouvez appeler le numéro Enfance en danger, au 119. C’est un numéro de téléphone gratuit, disponible tous les jours de l’année, 24h sur 24. Il est invisible, c’est-à-dire qu’il n’apparaîtra pas sur votre relevé téléphonique. Vous pouvez aussi aller directement sur le site internet allo119.gouv.fr pour envoyer un message, et à certaines heures vous pouvez même chatter en direct avec des professionnels. Le 119 a également un dispositif de traduction en langue des signes française pour évoquer une situation d’enfant en danger ou en risque de l’être.

Il est possible de contacter le 119 pour avoir un simple avis, sur la situation d’un mineur qui vous préoccupe. C’est possible de le faire anonymement, mais ce n’est pas conseillé, dans le cas où les autorités auraient besoin de vous recontacter pour avoir plus d’informations.

Parfois, les gens ont peur de signaler un enfant ou un adolescent parce qu’ils ne sont pas sûrs qu’il y a un vrai danger, ou parce qu’ils craignent qu’un enfant soit retiré de sa famille sans raison, ou qu’une personne innocente se retrouve en prison. Voyons les choses simplement.

D’abord, la loi est claire. Vous n’avez pas le choix. C’est vous qui commettez une infraction si vous ne signalez pas aux autorités un mineur en danger ou susceptible de l’être. Évidemment, vous n’allez pas signaler votre petit voisin parce que vous êtes en conflit avec ses parents. Le signalement n’est pas et ne doit jamais être une vengeance.

Sachez que l’on ne place pas les enfants en foyer ou en famille d’accueil comme ça, sans éléments. Et on ne met pas non plus les gens en prison sans raison. Les erreurs judiciaires arrivent, bien sûr, mais elles sont heureusement très rares.

Aujourd’hui, on cherche avant tout à aider les familles. C’est-à-dire que la plupart du temps, si les autorités estiment que l’enfant est en danger, une aide sera proposée aux parents en difficulté, pour que les membres de la famille puissent rester ensemble, en toute sécurité.

On a aussi parfois tendance à hésiter à signaler un enfant ou un adolescent parce qu’on n’a aucune preuve. Alors, que les choses soient claires, ce n’est surtout pas votre rôle de chercher des preuves. Votre rôle, c’est signaler le mineur aux autorités.

Ensuite, des professionnels viendront chercher les preuves, c’est leur travail. Si vous-même cherchez ces preuves, vous risquez de compromettre leur travail, et de les empêcher de protéger le mineur.

Parfois, enfin, ce qui freine les gens qui hésitent à signaler, c’est l’image que ça leur renvoie d’eux-mêmes, cette idée qu’ils sont dans la délation, ou qu’ils s’occupent de quelque chose qui ne les regarde pas. Rappelez-vous que la sécurité des enfants et des adolescents, c’est notre priorité.

Pour résumer, si vous savez ou si vous pensez qu’un mineur est en danger, vous avez l’obligation de faire un signalement.

Dernière chose : faut-il ou non prévenir les parents ? Oui, sauf si ce n’est pas dans l’intérêt de l’enfant. Cela pourra vous aider à mieux comprendre la situation, et les aider dans l’accompagnement de leur enfant.

Si vous souhaitez sensibiliser vos collègues et vos proches, vous pouvez télécharger notre dépliant sur le signalement d’un mineur en danger.

Dans une prochaine vidéo, nous verrons comment les services de protection de l’enfance traitent votre signalement : ce qu’ils en font et ce qu’ils mettent en place ensuite.

Mineur en danger – 3/4 L’information préoccupante ►


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Avec Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Réalisé par Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.

En France, toute personne témoin ou soupçonnant un mineur en danger ou risquant d’être en danger doit obligatoirement signaler les faits aux autorités. Si vous ne le faites pas, vous encourrez jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende.

Le procureur de la République est chargé de protéger les mineurs sur un territoire donné. C’est lui qui décide par exemple du placement d’un enfant dans un foyer d’accueil, pour le protéger.

Pour éviter d’envahir le procureur de la République de demandes, les services de la protection de l’enfance sont chargés de trier les informations reçues concernant les mineurs en danger.

Pour le grand public, l’état a mis en place un numéro de téléphone, le 119.

Pour les professionnels qui travaillent au contact d’enfants et d’adolescents, le service chargé de recevoir les signalements s’appelle la Cellule de Recueil des Informations Préoccupantes, la CRIP. C’est un service de l’Aide Sociale à l’Enfance, l’ASE, financé par le département. Dans chaque département, il existe un service équivalent, qui porte parfois un nom un peu différent.

Ce service est chargé de la réception et du tri des signalements, que l’on appelle alors des informations préoccupantes, souvent désignées par un acronyme : une IP.

Comment rédiger cette information préoccupante ? Quelles informations doit-elle contenir ?

D’abord, le plus simple c’est d’envoyer un email, qui arrivera beaucoup plus vite qu’un courrier. On peut souvent obtenir l’adresse email de la CRIP de son département par une simple recherche sur Internet.

Quelles sont les informations à faire figurer dans le texte ?

D’abord, les éléments qui permettent d’identifier l’enfant ou l’adolescent en danger. Son nom, son prénom, son âge, son adresse. Si vous n’avez pas toutes ces informations, ce n’est pas grave. Mettez les informations dont vous disposez afin que les services sociaux puissent retrouver ce mineur.

Mettez ensuite toutes les informations dont vous disposez sur l’identité de ses parents, et des personnes chez qui cet enfant ou cet adolescent réside.

Notez ensuite ce que vous avez observé : des traces sur le corps, le comportement, les troubles du mineur, le comportement de son entourage.

Si le mineur a fait des révélations, vous devez retranscrire aussi fidèlement que possible ses propos, en utilisant le vocabulaire employé et en le citant. Vous pouvez consulter notre vidéo dédiée au recueil de la parole de l’enfant.

Notez ensuite les propos des autres témoins, en particulier des camarades de l’enfant ou des professionnels qui le prennent en charge.

Vous pouvez ensuite donner votre propre analyse de la situation, si vous en avez une.

Enfin, vous ferez un compte-rendu des échanges que vous avez pu avoir avec la famille ou les personnes concernées, leur positionnement et les éventuelles difficultés rencontrées.

Cela aidera les professionnels de la protection de l’enfance à préparer leur rencontre avec les différents interlocuteurs.

Vous conclurez votre courrier par un état des lieux de la situation, en listant par exemple des faits antérieurs, des informations préoccupantes déjà envoyées.

Quelque temps après l’envoi, si vous avez un doute sur la bonne réception de votre IP, vous pouvez téléphoner à la CRIP pour qu’ils vous confirment sa bonne réception.

Si vous estimez, après avoir effectué un premier signalement, que le mineur est toujours en danger, ou si la situation évolue, vous devez effectuer un second signalement, ou appeler directement la CRIP pour les informer de cette nouvelle situation.

Pour sensibiliser vos collègues et vos proches, vous pouvez télécharger notre dépliant sur le signalement d’un mineur en danger.

Dans une prochaine vidéo, nous verrons comment les services de protection de l’enfance traitent votre information préoccupante : ce qu’ils en font et ce qu’ils mettent en place ensuite.

Mineur en danger – 4/4 La gestion du signalement ►


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Avec Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Réalisé par Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.

Lorsque vous appelez le 119, le numéro Allo Enfance en Danger, et qu’un mineur est considéré par les professionnels comme étant effectivement en danger, ils transmettent une information préoccupante au service chargé de son traitement, la Cellule de Recueil des Informations Préoccupantes, la CRIP. C’est un service de l’Aide Sociale à l’Enfance, l’ASE, financé par le département.

Les professionnels travaillant au contact d’enfants et d’adolescents, eux, envoient directement leur information préoccupante à la CRIP.

Que se passe-t-il ensuite ?

La CRIP est chargée de filtrer les informations préoccupantes pour éviter que le procureur de la République ne soit submergé de signalements. Le procureur est chargé de protéger les mineurs sur un territoire donné.

D’abord, un premier tri est effectué dès la réception du message. Très urgent, moins urgent.

Les situations les plus urgentes sont traitées soit immédiatement soit dans les deux ou trois heures, par un appel au procureur de la République.

Si la situation est très inquiétante, si c’est par exemple un jeune déjà connu des services sociaux pour avoir subi des mauvais traitements, la justice peut décider du placement en urgence de ce mineur dans un foyer, pour le protéger.

Il existe des foyers d’accueil pour tous les âges, de 0 à 20 ans. Ils sont financés par le Conseil départemental. Certains sont gérés directement par l’Aide Sociale à l’Enfance, d’autres sont gérés par des associations autorisées et habilitées à recevoir des bénéficiaires de l’ASE.

Maintenant, sur les situations moins urgentes, il est nécessaire d’en savoir plus sur le mineur potentiellement en danger. Le procureur va donc ordonner une mesure judiciaire d’investigation éducative, c’est-à-dire que des professionnels vont se déplacer pour aller sur place, au domicile du mineur signalé.

Ces professionnels peuvent être des éducateurs, des assistants sociaux ou des psychologues.

La mesure d’investigation permet de savoir si l’enfant ou l’adolescent est effectivement en danger. Cette investigation va durer de quelques semaines à quelques mois. Évidemment, si le mineur est effectivement en danger, le procureur sera immédiatement averti, et il prendra les mesures nécessaires pour le mettre en sécurité.

Toutes les décisions prises par ces professionnels sont guidées par un même principe, qui est l’intérêt supérieur de l’enfant. C’est la sécurité du mineur qui prime.

Lorsque cela est possible, les autorités préfèrent accompagner les parents plutôt que de retirer les enfants de leur famille. Ils vont donc proposer un soutien à la parentalité, ou des mesures éducatives.

Il y a des mesures qui seront proposées par le président du conseil départemental, et qui nécessitent l’accord des parents, et il y a des mesures décidées par le procureur de la République ou le juge des enfants, et qui sont contraignantes, c’est-à-dire que les parents doivent les respecter.

À l’heure actuelle, les mesures peuvent concerner des mineurs, dès leur naissance, jusqu’à des jeunes majeurs jusqu’à la veille de leurs 21 ans.

Pour résumer, lorsque la Cellule de Recueil des Informations Préoccupantes reçoit un signalement, elle va traiter les situations les plus urgentes immédiatement, ou elle investiguera pour en apprendre plus sur la situation du mineur concerné.

Il y a aussi des signalements qui ne peuvent pas être traités. Ce sont par exemple des envois incomplets, qui ne permettent pas d’avoir l’identité de l’enfant ou de l’adolescent. Et puis, il y a les signalements anonymes, qui sont parfois des vengeances contre des familles, et qui font perdre du temps aux professionnels de la protection de l’enfance.

Autant que possible, mettez vos cordonnées sur votre signalement, afin que l’on puisse vous contacter si besoin.

Évidemment, entre un signalement anonyme et pas de signalement du tout, il est toujours mieux de faire un signalement anonyme. La priorité, c’est la sécurité des mineurs.

Si vous souhaitez sensibiliser vos collègues et vos proches à la protection des enfants et des adolescents, vous pouvez télécharger notre dépliant sur le signalement d’un mineur en danger.

L’atteinte sexuelle sur mineur ►


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Avec Benoît Le Dévédec, juriste au CRIAVS Île-de-France.
Réalisé par Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.

L’atteinte sexuelle sur mineur est un délit qui interdit à tout majeur d’avoir une relation sexuelle avec un mineur qui a moins de 15 ans.

Ce délit s’applique aussi aux relations avec un mineur qui peut avoir jusqu’à 18 ans si le majeur a sur lui une autorité de droit ou de fait ou s’il abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions.

L’atteinte sexuelle sur mineur peut être punie d’un maximum de 5 ans de prison et 45 000 euros d’amende. Ce maximum peut être porté à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende selon l’âge du mineur et les circonstances aggravantes.
Si cette atteinte sexuelle est commise avec violence, contrainte, menace ou surprise, la loi considérera qu’il s’agit d’un viol ou d’une autre agression sexuelle.

Depuis une loi de 2021, si cette atteinte sexuelle est commise sur un mineur de moins de 15 ans, par un majeur qui a plus de 5 ans d’écart, ou si cette relation est à caractère prostitutionnel, alors la loi est plus sévère, et considérera qu’il s’agit d’un viol ou d’une autre agression sexuelle.
Depuis cette même loi, si cette atteinte sexuelle est commise sur un mineur de moins de 18 ans, par certains majeurs de sa famille, alors la loi considérera là aussi qu’il s’agit d’un viol ou d’une autre agression sexuelle, à caractère incestueux.

Seul un majeur peut se rendre coupable d’atteinte sexuelle sur mineur. Les relations sexuelles entre des mineurs consentants ne sont pas interdites. En revanche, s’il n’y a pas de consentement ou s’il y a une grande différence d’âge entre ces deux mineurs, la justice pourra estimer qu’il s’agit d’un viol ou d’une autre agression sexuelle.

Les comportements sexuels des enfants – 5/5 Au collège ►


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Avec Alice Chenu, psychologue et sexologue au CRIAVS Île-de-France.
Réalisé par Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.

Quand on parle de sexualité des mineurs, on en parle au sens large, c’est-à-dire le rapport que l’on a à son corps, à son cœur et à sa tête depuis tout petit.

La plupart du temps, ce développement se passe tranquillement. Mais il arrive, rarement, que des adolescents adoptent des comportements problématiques qui nécessitent une aide professionnelle.

Notre rôle d’adulte, c’est de répondre à leurs questions, dans le respect de leur développement et de leur intimité, et pour ça, il est nécessaire d’avoir des informations sur les étapes par lesquelles ils passent, notamment au cours de la puberté.

Au début de cette période, il se pose de nombreuses questions sur l’amour, l’anatomie des femmes, des hommes, et sur le fonctionnement des relations sexuelles. Comment distinguer, de notre place d’adulte, les comportements de découvertes, des comportements préoccupants ?

Prenons un exemple.

Un garçon de 15 ans cherche à séduire un autre garçon de son âge par SMS. Il lui envoie un message pour lui dire qu’il lui plaît. En l’absence de réponse, il passe à autre chose.

Maintenant, ce garçon de 15 ans décide de continuer à envoyer des messages plusieurs fois par jour, pendant plusieurs jours, alors qu’il n’a toujours pas de réponse. Au fil des messages, il devient de plus en plus agressif et menace l’autre de représailles s’il ne reçoit pas de réponse.

Ce comportement est problématique. Et en l’occurrence, il est même illégal, puisque cela relève du harcèlement sexuel dans la loi française.

Le jeune homme rencontre des difficultés dans le développement de sa sexualité, et sa responsabilité pénale est en jeu. Il convient donc de faire appel à des professionnels pour l’accompagner. Il est également important de proposer une aide à la victime.

Le plus important, pour vous, c’est de ne pas rester isolé avec ce problème et pour les mineurs, c’est de les aider à parler lorsqu’ils se sentent en difficulté.

Si vous souhaitez plus d’exemples, vous pouvez télécharger notre guide « Les comportements sexuels des enfants » sur le site violences-sexuelles.info. Il vous donne une grille de lecture à partir d’exemples repérés chez les enfants de Maternelle jusqu’aux adolescents.

Les comportements sexuels des enfants – 4/5 En primaire ►


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Avec Alice Chenu, psychologue et sexologue au CRIAVS Île-de-France.
Réalisé par Sébastien Brochot, préventeur-formateur au CRIAVS Île-de-France.
Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.

Quand on parle de sexualité des enfants, on en parle au sens large, c’est-à-dire le rapport que l’on a à son corps, à son cœur et à sa tête depuis tout petit.

La plupart du temps, ce développement se passe tranquillement. Mais il arrive, rarement, que des enfants adoptent des comportements problématiques qui nécessitent une aide professionnelle.

Notre rôle d’adulte, c’est de répondre aux questions des enfants, dans le respect de leur développement et de leur intimité, et pour ça, il est nécessaire d’avoir des informations sur les étapes par lesquelles les enfants passent au cours de leur développement.

L’enfant de Primaire se pose des questions sur les différents rôles entre les filles et les garçons, il va commencer à être pudique, et certains d’entre eux vont parfois aller sur les réseaux sociaux. Mais comment distinguer les comportements de découverte, des comportements préoccupants ?

Prenons un exemple.

Une petite fille de 10 ans qui pendant les vacances, essaie d’observer son petit cousin de 8 ans lorsqu’il se change avant d’aller à la plage. Elle le fait discrètement et ça s’arrête là, elle passe à autre chose.

Maintenant, une autre petite fille du même âge demande à son petit cousin de 8 ans de lui montrer son sexe. Lorsqu’il résiste, elle le menace de rapporter une bêtise à ses parents pour le faire punir s’il ne le fait pas. Dans le second cas, il faudrait s’assurer que cette petite fille ne rencontre pas de difficultés. On peut aussi voir avec elle si elle comprend bien que c’est inadapté.

Et si la même petite fille recommence, malgré vos explications, alors il est nécessaire de faire appel à une aide professionnelle.

Le plus important, pour vous, c’est de ne pas rester isolé avec ce problème et pour les enfants, c’est de les aider à parler lorsqu’ils se sentent en difficulté.

Si vous souhaitez plus d’exemples, vous pouvez télécharger notre guide « Les comportements sexuels des enfants » sur le site violences-sexuelles.info. Il vous donne une grille de lecture à partir d’exemples repérés chez les enfants de Maternelle jusqu’aux adolescents.

Voyons maintenant quelques exemples de comportements repérés chez les adolescents en âge d’être au Collège.

Les comportements sexuels des enfants – 3/5 En maternelle ►


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Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.

Quand on parle de sexualité des enfants, on en parle au sens large, c’est-à-dire le rapport que l’on a à son corps, à son cœur et à sa tête.

La plupart du temps, ce développement se passe tranquillement. Mais il arrive, rarement, que des enfants adoptent des comportements problématiques qui nécessitent une aide professionnelle.

Notre rôle d’adulte, c’est de répondre aux questions des enfants, dans le respect de leur développement et de leur intimité, et pour ça, il est nécessaire d’avoir des informations sur les étapes par lesquelles les enfants passent au cours de leur développement.

L’enfant de Maternelle est curieux, il se demande comment on fait les bébés, quelles sont les différences entre les filles et les garçons. Mais comment distinguer les comportements de découvertes, des comportements préoccupants ?

Prenons un exemple.

Deux enfants de 5 ans jouent au docteur. À cet âge, il est habituel que les enfants explorent et examinent le corps des autres enfants, y compris leurs parties intimes. Si les deux enfants ont le même âge, et sont tous les deux d’accord pour jouer, il n’y a pas de raison de s’inquiéter.

Maintenant, imaginons qu’un enfant joue au docteur plusieurs fois par jour, pendant plusieurs jours, et qu’à chaque fois, il cherche à observer les parties intimes des autres enfants au point de les mettre mal à l’aise. Il en arrive même à forcer un autre enfant à lui toucher le sexe. Dans ce cas-là, il est important de comprendre que cet enfant a besoin d’aide, quelque chose le préoccupe de façon excessive.

Si le comportement d’un enfant vous interpelle, la réaction la plus constructive consiste à garder son calme, puis à l’accompagner vers une réflexion. Votre bienveillance permettra d’échanger avec cet enfant sans le culpabiliser ni lui faire peur, et toujours avec des mots dont on est certain qu’il est en mesure de comprendre le sens.

Le plus important, pour vous, c’est de ne pas rester isolé avec ce problème et pour l’enfant, c’est de l’aider à aller vers des adultes de confiance en cas de problème.

Si vous souhaitez plus d’exemples, vous pouvez télécharger notre guide « Les comportements sexuels des enfants » sur le site violences-sexuelles.info. Il vous donne une grille de lecture à partir d’exemples repérés chez les enfants de Maternelle jusqu’aux adolescents.

Voyons maintenant quelques exemples de comportements repérés chez les enfants en âge d’être à l’école Primaire.

Les comportements sexuels des enfants – 2/5 Qui interpeller ? ►


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Le CRIAVS Île-de-France est un service des Hôpitaux de Saint-Maurice dirigé par Dr Walter Albardier.

La sexualité fait partie de la vie de chacun de nous, dès le plus jeune âge. Il est important que les adultes, parents ou professionnels, soient informés sur les comportements sexuels des mineurs pour les aider à déterminer si un comportement est le signe d’un problème ou non.

Par exemple, un enfant de Maternelle ou de Primaire qui forcerait ses camarades à simuler ou avoir des relations sexuelles est un comportement problématique, nécessitant une aide professionnelle.

Il est important que vous ne restiez pas seul avec des informations préoccupantes.

Vous pouvez par exemple interpeller des pédopsychiatres, des psychologues, des sexologues… Si vous travaillez dans une structure ou un établissement accueillant des mineurs, vous pouvez également interpeller le Centre médico-psychologique de votre secteur, le psychologue scolaire ou le CRIAVS de votre région.

Il est important également de parler de vos observations, de vos doutes et questionnements avec les autres professionnels de votre structure. Ne restez pas seul !

Si la nature des faits relève d’une infraction au Code pénal, que le mineur concerné soit victime ou auteur de cette infraction, vous avez l’obligation de le signaler aux autorités.

Dans ce cas, contactez la Cellule de recueil des informations préoccupantes de votre département ou appelez le 119.

En cas d’urgence, vous devez contacter le Procureur de la République du Tribunal le plus proche ou appeler directement le 17, c’est-à-dire la Gendarmerie ou la Police, ou le 114 pour les personnes ayant des difficultés à entendre ou à parler.

Si vous avez des difficultés à savoir quels comportements sont problématiques, vous pouvez télécharger notre guide « Les comportements sexuels des enfants » sur le site violences-sexuelles.info.

Ce que je vous propose pour la suite, c’est de voir quelques exemples de comportements repérés chez les enfants en âge d’être en Maternelle. L’objectif étant de repérer ceux qui nécessitent une aide professionnelle.

Les comportements sexuels des enfants – 1/5 Définition ►


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Il est souvent difficile pour nous, adultes, d’évoquer la sexualité des enfants, car nous rapprochons ce terme de la sexualité que nous connaissons, celle des adultes.

Quand on parle de la sexualité des enfants, il s’agit de leur développement psychosexuel, c’est-à-dire la découverte et l’exploration du corps, guidées par la curiosité.

Si un adulte veut être disponible pour accueillir la parole d’un enfant qui rencontre des difficultés par rapport à la sexualité ou s’il veut pouvoir repérer des éventuels comportements sexuels problématiques, il faut que cet adulte ait des connaissances de base sur la sexualité des enfants.

Un enfant peut s’interroger sur les différences entre filles et garçons, peut se demander comment on fait les bébés… Connaître les différentes étapes du développement psychosexuel de l’enfant permet à l’adulte de l’accompagner dans ses découvertes, tout en restant à sa place d’adulte, c’est à dire en respectant son étape de développement et son intimité.

Il faut donc savoir ce qui préoccupe les enfants, en fonction de leur âge, pour leur apporter des réponses adaptées, avec une approche positive et large de la sexualité. Car l’objectif, c’est de leur donner des outils pour s’épanouir, se protéger… et briser le silence, si nécessaire.

Lorsqu’un enfant est victime de violences sexuelles, il n’a ni les mots ni les connaissances pour en parler, pour raconter ce qu’il a vécu. C’est souvent par son comportement qu’il alertera les adultes sur son mal-être.

Chaque comportement, qu’il soit problématique ou non, peut avoir un sens différent pour chaque enfant. Il n’y a donc pas de norme en la matière. Mais il y a des comportements qui doivent alerter les adultes, car ils sont l’indice d’un problème nécessitant l’aide de professionnels.

Pour tous les adultes, parents et professionnels travaillant au contact d’enfants, nous avons conçu un guide, que vous pouvez télécharger sur le site violences-sexuelles.info. Il vous donne une grille de lecture à partir d’exemples repérés chez les enfants et les adolescents.